19 ème sommet de la Francophonie: Incident diplomatique entre Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron


19 ème sommet de la Francophonie: Incident diplomatique entre Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron
La France a abrité, du 4 au 5 octobre 2024 , les travaux du 19ème Sommet de la Francophonie, organisés par l'organisation internationale de la Francophonie, dont la diplomate Rwandaise Louise Mushikiwabo est secrétaire générale.
Ces assises auxquelles plusieurs Chefs d'État et des Gouvernements francophones ont pris part, avait pour objectif, la promotion de la langue française, la mobilisation des pays francophones face à la révolution numérique et la montée en puissance de l'intelligence artificielle. La République Démocratique du Congo, premier pays francophone au monde, a pris également part à ce rendez-vous, à travers son Président de la République, Félix Tshisekedi qui était à la tête d'une forte délégation.
Durant deux jours, les participants à ces assises ont passé en revue la situation politique, économique, sociale et culturelle des pays francophones en y proposant des pistes des solutions face aux problèmes qui les caractérisent. Allusion faite, notamment à la République Démocratique du Congo, au Liban, à l'Ukraine et au Proche- Orient , pour ne citer que ceux- là.
Malheureusement, un incident diplomatique s'est invité entre la France et la RDC, pendant que tout évoluait bien, avec la réception entre le Président Félix Tshisekedi et la secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie, la rwandaise Louise Mushikiwabo, d'une part et de l'autre, le Président Tshisekedi et son homologue français, Emmanuel Macron accompagné de son épouse Brigitte Macron.
Tout a commencé lors des discours d'ouverture. Dans leurs adresses, Emmanuel Macron et Louise Mushikiwabo ont volontairement zappé la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo, de surcroît le premier pays francophone au monde. Les deux personnalités hôtes du Sommet se sont plus penchés sur la situation en Ukraine, au Liban et au Proche-0rient, comme si rien ne se passait dans l'Est de la RDC. Plusieurs réactions politiques ont laissé entendre que ces deux personnalités seraient tenté de considérer comme un fait divers ou un non événement, la question sécuritaire au Congo Kinshasa.
Dans son discours, Emmanuel Macron a présenté la Francophonie comme un «espace d'influence » dont les membres doivent porter ensemble une diplomatie qui défende partout la souveraineté et l'intégrité territoriale, « sans double standards », et ce de l'Ukraine au Liban, ainsi qu'au Proche Orient.
"Nous nous tenons aux côtés du peuple ami Libanais, aujourd'hui bousculé dans sa souveraineté et sa paix. Nous ne pouvons qu'exprimer notre plus vive préoccupation face à l'escalade dangereuse dont est le théâtre depuis quelques jours le Liban frère. L'obstination de l'occupant à persister dans sa folie meurtrière, qui risque à tout moment d'enliser l'ensemble de la région dans une hécatombe sans nom, ne doit pas nous laisser indifférents. La communauté internationale, les nations, éprises de paix et de coexistence pacifique, sont appelées à agir prestement au risque d'un embrasement général aux retombées imprévisibles. Nous espérons qu'à cet égard, l'OIF puisse à l'instar des autres organisations internationales et régionales exprimer une position pour ce qui est de l'urgence de décréter un cessez-le-feu immédiat au Moyen-Orient et de la nécessité de réaliser une paix équitable et durable dans l'ensemble de la région", a déclaré Emmanuel Macron sans citer le cas de la RDC, aussi qu'il maîtrise parfaitement bien.
La même attitude a été observées par Louise Mushikiwabo qui a également soutenu le peuple Libanais en ces termes : « Notre cœur est avec le Liban ». Elle aussi n'a fait aucune allusion à la RDC qui est agressée par son pays, le Rwanda.
Exaspéré par cette attitude qui frise non seulement le mépris vis-à-vis du Peuple Congolais mais aussi la complicité de la France à l'égard de pays de Paul Kagame, le Président Tshisekedi a décidé de ne pas participer aux travaux à huis clos de haut niveau consacré aux Chefs d'Etat et des Gouvernements prévus le dernier jour du sommet, en signe de protestation contre le manque d'intérêt accordé dans ce sommet à la situation sécuritaire en RDC, premier pays francophone.
Et plus tard, le Président de République Démocratique du Congo va décidera de participer à la clôture des travaux même si il les a quittés plus tôt que prévu .
Rétropédalage d'Emmanuel Macron
Comme le veut la tradition, la clôture des travaux du sommet a été marquée par une conférence de presse au cours de laquelle les organisateurs se livrent aux questions de la presse. C'est ici où le Président Macron a cherché à rattraper en répondant à une question lui posée par un confrère journaliste du magazine Jeune Afrique sur l'absence de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo dans son discours d'ouverture. A en croire Emmanuel Macron, cette question avait été déjà abordée avec les deux chefs d'État de manière séparée et voilà pourquoi il a préféré martelé sur une autre situation préoccupante, celle qui sévit au Liban et au Proche Orient.
« J'ai passé une heure et demie en tête-à-tête avec le président Tshisekedi hier, et une heure et demie avec le président Kagame ce matin. La France et la Francophonie restent mobilisées pour résoudre cette crise qui affecte gravement la RDC. Nous condamnons fermement les violences perpétrées par les groupes armés et les atteintes à la souveraineté de la RDC", a indiqué Emmanuel Macron, précisant que l'absence de référence à ce conflit dans son discours d'ouverture ne reflétait en aucun cas un manque d'engagement.
Le Président Français a également insisté sur l'importance de la médiation menée par l'Angola dans ce conflit dans le cadre de processus de Luanda piloté par l'union africaine, affirmant que son pays soutient pleinement ce processus.
« Nous encourageons la RDC et le Rwanda à parvenir à un accord, et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) peut jouer un rôle de soutien dans ces efforts régionaux", évoque le président Français.
Réitérant son vœu de parvenir à la désescalade entre les deux pays, Emmanuel Macron a déclaré que la France appelle au « retrait du M23 et des troupes rwandaises » ainsi qu'au « démantèlement des FDLR et de tous les groupes armés en RDC », tout en appelant à « l'arrêt des discours de haine » et à la « reprise d'un processus politique inclusif avec le M23 et toutes les composantes politiques pour parvenir au chemin de la paix», ajoute t-il.
La décision des congolais face à cette situation
A Kinshasa, des voix se sont levées pour demander au gouvernement congolais de quitter cette organisation qui n'accorde aucune importance aux souffrances du peuple congolais. Déjà il s'observe un climat de méfiance entre d'une part la RDC et la France, mais aussi la RD Congo et la francophonie, pilotée par une personnalité Rwandaise.
William Tshisekedi