Conférence France–Grands Lacs : Paris annonce une aide de 1,5 milliard d'euros pour soutenir la région

10/31/2025

Conférence France–Grands Lacs : Paris annonce une aide de 1,5 milliard d'euros pour soutenir la région

Paris, jeudi 30 octobre 2025 — La capitale française a accueilli aujourd'hui la Conférence France–Grands Lacs, un rendez-vous diplomatique majeur consacré à la stabilité, à la coopération et au développement des pays de la région des Grands Lacs africains. L'événement, tenu au Quai d'Orsay, a réuni plusieurs chefs d'État et responsables internationaux, avec pour ambition de renforcer la réponse humanitaire et d'encourager les initiatives de paix dans une région en proie à des tensions récurrentes.

Parmi les participants figuraient notamment le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, et le président togolais, Faure Gnassingbé, tandis que l'absence du président rwandais Paul Kagame et celle du président burundais Évariste Ndayishimiye ont été particulièrement remarquées.

Une annonce forte de la France : 1,5 milliard d'euros pour la région

Dans son allocution d'ouverture, le président français a réaffirmé l'engagement de la France aux côtés des peuples de la région. Il a annoncé une aide internationale de 1,5 milliard d'euros, inscrite dans le cadre du plan de réponse humanitaire des Nations unies. Cette enveloppe vise à soutenir les populations les plus vulnérables, frappées par les conflits, les déplacements massifs et l'insécurité alimentaire.

« Nous pouvons être fiers de cette mobilisation collective. Ces fonds représentent un pas concret vers un avenir plus stable et plus digne pour les populations des Grands Lacs », a déclaré le président français, se disant « fier de cette collecte de fonds ».

Il a également souligné que l'aéroport international de Goma, dans l'est de la RDC, devrait rouvrir prochainement, un signal fort de reprise et de résilience pour la région.

Félix Tshisekedi plaide pour une paix réelle et la fin de l'occupation en RDC

Prenant la parole à son tour, le président congolais Félix Tshisekedi a délivré un message ferme et sans équivoque sur la situation sécuritaire dans son pays. Il a appelé la communauté internationale à prendre position clairement face aux groupes armés opérant dans l'est de la République démocratique du Congo.

« Ma troisième demande touche à l'alignement politique. Je souhaite que chaque partenaire présent ici, chaque État, chaque organisation régionale ou internationale, s'engage à soutenir l'application effective de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité et à appeler, clairement et sans ambiguïté, au retrait de l'AFC/M23 des zones qu'il occupe et au retrait des forces étrangères du territoire congolais », a-t-il déclaré.

Et d'ajouter : « Toute paix durable commence par la fin de l'occupation d'une partie du territoire congolais. Là-dessus, il ne peut y avoir ni double langage, ni compromis moral. »

Son intervention, très applaudie, a mis en lumière les attentes de Kinshasa vis-à-vis de la communauté internationale, accusée par certains observateurs d'entretenir une neutralité coupable face aux violences récurrentes dans l'est de la RDC.

Des absences remarquées et des tensions persistantes

L'absence du président rwandais Paul Kagame a été particulièrement commentée en marge de la conférence. Alors que Kigali est régulièrement accusé de soutenir le mouvement rebelle M23, cette non-participation a été perçue par certains diplomates comme un signe de crispation politique. De même, le président burundais Évariste Ndayishimiye n'a pas fait le déplacement, malgré son rôle régional croissant dans les initiatives de médiation.

Vers un nouvel élan diplomatique ?

En dépit de ces absences, la conférence de Paris marque une nouvelle étape dans la coopération entre la France et les pays des Grands Lacs. L'annonce de l'aide financière et la réaffirmation d'un engagement politique fort pourraient, selon plusieurs observateurs, relancer le dialogue régional et renforcer les efforts de stabilisation menés par les Nations unies et l'Union africaine.

Alors que la situation humanitaire demeure critique, les acteurs présents ont souligné l'urgence d'une approche concertée, alliant sécurité, développement et justice.

Reste désormais à savoir si les promesses de Paris se traduiront par des actions concrètes sur le terrain, dans une région où les discours de paix peinent souvent à se transformer en réalité durable.

William Tshisekedi Rédacteur Mag- info ch