Kabila à Goma : Le pouvoir de Félix Tshisekedi suspend le PPRD et confisque les biens du président honoraire de la RDC


Kabila à Goma : Le pouvoir de Félix Tshisekedi suspend le PPRD et confisque les biens du président honoraire de la RDC
Plusieurs sources concordantes ont confirmé la présence de l'ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu à l'Est du pays. D'après les mêmes sources, le président honoraire serait passé par Kigali au Rwanda, avant d'arriver dans la ville de Goma.
L'homme qui avait annoncé, le 8 avril dernier, son retour imminent au pays, après un long séjour à la forme d'exil forcé, a préféré s'installer dans une zone occupée par les rebelles du mouvement AFC/M23. Ce qui inquiète Kinshasa, lui poussant à prendre des mesures contre lui.
Kinshasa observe et attend
Lors de son briefing presse samedi à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya a rappelé que le président Félix Tshisekedi avait déjà évoqué les liens présumés entre son prédécesseur Joseph Kabila et l'AFC/M23 de Corneille Nangaa et Bertrand Bisimwa.
« On attend de le voir, on attend de l'écouter... Le Président de la République en avait déjà parlé : son prédécesseur était lié au M23. Si nous évoquons ceux qui ont combattu pour l'intégrité du pays, il y a notamment Laurent-Désiré Kabila, qui a juré de ne jamais trahir le Congo. Aujourd'hui, nous connaissons l'ennemi et ses complices », a déclaré Patrick Muyaya.
A lui d'ajouter : « N'oubliez pas que Joseph Kabila a combattu le M23. Symboliquement, cela a du sens. Les actes posés ont des conséquences. Cela fait 30 ans que cette situation dure. Joseph Kabila a affronté cette crise. Cette fois, il faut que la guerre cesse pour de bon. Les activités commerciales sont paralysées à Goma, des milliers de morts ont été enregistrés. Cette guerre ne concerne pas seulement le président Félix Tshisekedi, mais tous les Congolais. C'est à nous tous de nous mobiliser pour que les efforts aboutissent. Nos compatriotes du Kivu méritent de vivre dans la paix. »
*Suspension des activités du PPRD
Accusé par le gouvernement congolais de silence complice face à l'agression rwandaise dans l'Est de la République démocratique du Congo, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) vient d'écoper d'une suspension des activités sur toute l'étendue du territoire national.
Dans son communiqué suspendant les activités de ce parti politique, le vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur, "dénonce et condamne l'attitude jugée ambiguë de M. Kabila, sénateur à vie et autorité morale du PPRD, notamment pour n'avoir jamais condamné l'occupation d'une partie du territoire national par l'armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC, ni dans ses prises de parole, ni à l'occasion de son récent retour à Goma, une ville sous contrôle rebelle".
S'appuyant sur la loi n°04/002 du 15 mars 2004 sur les partis politiques, le ministère affirme que cette posture constitue une violation des obligations légales des formations politiques en matière de souveraineté et d'intégrité territoriale. Il indique par ailleurs avoir l'intention de saisir le parquet près la Cour constitutionnelle.
« Le Ministère de l'Intérieur (...) rappelle aux partis politiques leurs obligations de veiller à la consolidation de l'unité nationale, à la préservation de la souveraineté de l'État congolais, à la sécurité et à l'intégrité du territoire », peut-on lire dans ce communiqué.
De la saisie des biens mobiliers et immobiliers de Kabila
Par ailleurs dans le cadre de la même affaire, le gouvernement annonce l'ouverture des poursuites judiciaires contre Joseph Kabila ; accusé de "participation directe à l'agression menée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC/M23".
C'est ce qu'indique un communiqué du ministre d'État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, daté du 18 avril 2025.
Le ministre a donné injonction à l'Auditeur général des FARDC et au procureur général près la Cour de cassation d'engager des poursuites contre Kabila Kabila. Il a également ordonné la saisie de l'ensemble de ses biens mobiliers et immobiliers. Des mesures de restriction de mouvement ont été prises à l'encontre de ses collaborateurs présumés impliqués, dans ce que les autorités qualifient d'affaire de haute trahison à l'égard de la Nation.
Jusque-là, aucune réaction de la part du camp Kabila, à Kinshasa comme à l'étranger, alors que plusieurs de ses proches sont frappés de quelques restrictions.
William Tshisekedi Rédacteur

