Politique: Les États-Unis tournent-ils le dos à la RDC au profit du Rwanda ?


Politique: Les États-Unis tournent-ils le dos à la RDC au profit du Rwanda ?
New York – Lors d'une récente conférence de presse tenue en marge des sessions de l'ONU , Monsieur Massad Boulos, conseiller spécial du président Donald Trump pour les affaires africaines, a jeté un froid sur les espoirs d'un rapprochement diplomatique renforcé entre la République Démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis.
Interrogée par les journalistes sur la position américaine concernant l'accord en négociation avec Kinshasa,Massad Boulos a tenu des propos jugés ambigus, voire troublants, par plusieurs observateurs. « Oui, il y a eu des morts en RDC, mais cela ne constitue pas un génocide au sens reconnu par la communauté internationale », a-t-elle déclaré, balayant ainsi la demande insistante du président Félix Tshisekedi de faire reconnaître officiellement le "Génocost" – le terme utilisé pour désigner les millions de morts liés aux conflits à l'Est du pays.
Au sujet du partenariat bilatéral, le conseiller spécial du président américain a souligné que les États-Unis restent préoccupés par les conflits internes, les tensions inter ethniques persistantes, ainsi que les problèmes politiques non résolus au sein de la RDC. Il a insisté sur la nécessité pour Kinshasa de « régler ses problèmes internes » avant d'envisager toute collaboration stratégique ou accord d'envergure.
Des réactions vives dans la diaspora congolaise
Ces propos ont provoqué une onde de choc au sein de la diaspora congolaise, qui commence à douter de la sincérité de l'engagement américain envers le peuple congolais. Beaucoup s'interrogent : pourquoi un tel double langage entre les déclarations publiques de Donald Trump, souvent présentées comme pro-congolaises, et celles de son envoyée spéciale en Afrique, perçues comme un soutien indirect à Kigali ?
Certains n'hésitent pas à dénoncer une possible infiltration ou manipulation : des soupçons de corruption sont même évoqués contre Monsieur Boulos, accusée par certains groupes de la diaspora d'être influencée par des opposants congolais hostiles à tout rapprochement entre Kinshasa et Washington.
L'échec d'un lobbying diplomatique ?
D'autres critiques visent directement le cabinet du président Tshisekedi, accusé de n'avoir pas su mener à bien le lobbying nécessaire aux États-Unis. Selon plusieurs sources, certaines figures censées défendre les intérêts de la RDC à Washington auraient failli à leur mission, préférant défendre leurs intérêts personnels au détriment de la République.
« Nous sommes ici aujourd'hui pour dénoncer un système défaillant, trahi par ses propres serviteurs », s'insurge un leader associatif congolais basé aux États-Unis. Pour lui, cette situation traduit une fois de plus la marginalisation de la RDC sur la scène diplomatique internationale, au moment même où son peuple continue de souffrir d'une guerre oubliée.
Conclusion : un tournant diplomatique ?
Alors que les tensions régionales restent vives, notamment avec les soupçons d'ingérence rwandaise dans les conflits à l'Est, cette position américaine pourrait être interprétée comme un désengagement progressif ou un réalignement stratégique.
Reste à savoir si Kinshasa saura réagir avec fermeté, clarifier sa position, et mobiliser ses partenaires pour que les voix des millions de Congolais ne soient pas réduites au silence une fois de plus.
William Tshisekedi Rédacteur MAG-INFO.CH