RDC : L'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme condamne l'arrestation de plusieurs personnes dans la mort d'un garde du corps de Félix Tshisekedi

RDC : L'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme condamne l'arrestation de plusieurs personnes dans la mort d'un garde du corps de Félix Tshisekedi

Dans son communiqué publié le lundi 5 Août, l'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme, ASADHO, a condamné l'arrestation de plusieurs personnes dans la mort du garde du corps du chef de l'État. Pour cette structure des droits humains, cette arrestation de l'agence nationale de renseignement, ANR, est faite en violation des lois du pays. Ci-dessous ledit communiqué.

« La mort du garde de corps du Président TSHISEKEDI : l'ANR détient les personnes arrêtées en violation de la Constitution »

L'Association Africaine de défense des Droits de l'Homme, ASADHO en sigle, est vivement préoccupée par la détention illégale de plusieurs personnes arrêtées en rapport avec la mort du garde de corps du Président TSHISEKEDI, en avril 2024.

En date du 11 avril 2024, un des gardes du corps du Président de la République, Monsieur José MBEMBA, est retrouvé mort, devant le bureau de la Régideso, dans la commune de Masina, à Kinshasa.

A cette occasion plusieurs personnes ont été arrêtées pour le besoin d'enquêtes. Les unes au lendemain de la découverte du corps de Monsieur José MBEMBA, alors que d'autres ont été ramassées plusieurs jours après dans un bistrot, dans la commune de Bandalungwa, où l'infortuné aurait regardé un match de football avant son décès.

Ces personnes ont été conduites au Camp Tshatshi où elles ont été détenues pendant 4 mois sans accès aux membres de leurs familles ni aux avocats, en violation de l'article 18 de la Constitution qui dispose que « ...la personne gardée à vue a le droit d'entrer immédiatement en contact avec sa famille ou avec son conseil ... »

Il s'agit des personnes suivantes :

1. Monsieur Fabrice KALONGA MASANGU

2. Madame Patricia AZISEA.

3. Monsieur BITUASILA ;

4. Monsieur Joseph ;

5. Monsieur MUKALENGA 1 ;

6. Monsieur DIKIVITILA NDOMBASI ;

7. Monsieur BWANA ;

8. Monsieur MASIALA MVULUSI ;

9. Madame Benie TACIA ;

10. Monsieur MUKALENGA 2.

11. Monsieur Ivona ABOMANGA.

En date du 10 juillet 2024, ces personnes ont été transférées du cachot clandestin du Camp Tshatshi au cachot de l'ANR vers la primature.

Quatre mois après, ces personnes n'ont jamais été présentées à une autorité judiciaire compétente pour vérifier leurs conditions de détention, et c'est en violation de l'article 18 de la Constitution qui dispose que « ...la garde à vue ne peut excéder quarante-huit heures. A l'expiration de ce délai, la personne gardée à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l'autorité judiciaire compétente ».

A l'Agence Nationale de Renseignement, ces personnes n'ont accès à personne. Elles n'ont pas le droit de voir leurs membres des familles ou de consulter un avocat.

L'ASADHO s'inquiète du fait que toutes les garanties prévues par la Constitution pour assurer à toute personne mise en cause une meilleure défense sont systématiquement violées par l'ANR dans une impunité totale.

Elle alerte sur le fait que l'arbitraire est le lot quotidien des personnes qui sont en détention au Camps Tshatshi et à l'ANR, lieux de détention dont le Président TSHISEKEDI avait déjà ordonné la fermeture en 2019.

Face à ce qui précède, l'ASADHO recommande :

Au Président de la République de :

- Ordonner à l'ANR de respecter la Constitution et les lois de la République relatives à l'arrestation et la détention des citoyens ;

- Sanctionner tous les agents de l'ANR impliqués dans la détention illégale de personnes arrêtées dans le dossier de la mort de Monsieur José MBEMBA ;

A l'ANR de :

- Respecter la Constitution et les lois de la République en matière d'arrestation et de détention des citoyens ;

- S'abstenir de tout acte de violations des droits humains reconnus aux personnes arrêtées et détenues dans ses locaux ;

- Libérer les 11 personnes qui sont en détention dans ses locaux ou de les transférer immédiatement devant une autorité judiciaire compétente

Il faut signaler que ce communiqué a été signé par maître Jean Claude KATENDE, président de cette structure.

William TSHISEKEDI