RDC : Les acteurs se divisent autour du débat sur le fédéralisme


RDC : Les acteurs se divisent autour du débat sur le fédéralisme
Plusieurs acteurs politiques de la République démocratique du Congo mordent à la proposition d'Olivier Kamitatu, cadre du parti politique de l'opposant Moïse Katumbi qui prônait une République fédérale du Congo. L'idée du porte-parole de Katumbi était de booster le développement, d'autant plusque le pays est grand.
Cette proposition ne cesse de faire couler encre et salive au sein de la classe politique congolaise, et celle de la société civile en particulier.
Le Nouvel élan, parti d'Adolphe Mozito estime que parler du fédéralisme dans un pays riche où les habitants sont malheureusement pauvres, un pays où les provinces sont enclavées et où les différences ethniques prédominent sur l'identité nationale, c'est jouer le jeu de l'ennemi.
"65 ans après l'indépendance de la RDC, le Congo souffre de multiples crises, d'ordre politique c'est-à-dire la faiblesse de l'état et ses institutions, des faiblesses liées à un climat politique instable et à une désaffection du peuple vis-à-vis des acteurs politiques. Outre les crises politiques, nous avons la crise économique. La RDC peine aujourd'hui à avoir un budget conséquent qui permette de financer les infrastructures routières reliant les provinces les unes aux autres afin de rendre effective l'unité nationale mais aussi le boost de notre économie dans sa diversité. Et la troisième crise qui ronge le pays, c'est la crise sociale, le congo avec ses multiples ressources naturelles à l'un des peuples les plus pauvre du monde, cette position du peuple l'empêche d'exercer le patriotisme dans son vrai sens du mot car souvent manipulé par les acteurs politiques", explique Joël Yoloko Lopes.
Cet acteur politique de l'opposition, estime par contre que l'État unitaire décentralisé et déconcentré, reste la meilleure structure qui convienne à la République démocratique du Congo.
De son côté, Willy Mishiki, député national élu de Walikale dans la province du Nord-Kivu, soutient plutôt le fédéralisme. Pour lui, cette forme de l'État va faire en sorte que d'autres provinces de la République se développent. Pour lui, il est inconcevable que tout soit concentré et centralisé à Kinshasa seulement. Si les choses sont bien encadrées, le fédéralisme va booster le développement à la base. Il se dit prêt à accompagner la campagne sur le fédéralisme. Mais il n'écarte pas la possibilité de réviser ou changer la constitution, puisqu'il faut changer beaucoup d'articles de la loi fondamentale qui régit le Congo Kinshasa.
La position du gouvernement congolais sur ce sujet est claire. Dans un briefing presse le lundi dernier, le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya et le Vice premier ministre en charge de l'économie nationale Daniel Mukoko Samba ont fait savoir que l'idée du fédéralisme n'est pas la bienvenue en ce moment où le pays est agressé. Ces membres du gouvernement de la République ont catégoriquement rejetté en bloc cette idée qu'il qualifie de malsaine.
D'autres acteurs plaident cependant pour l'effectivité et la pratique des compétences exclusives des provinces en réglant entre autres, la question de la rétrocession de 40 pourcent, mais aussi la mise en place des politiques publiques efficaces qui permettent à l'État congolais d'être fort à travers des finances publiques fortes.
Il faut affirmer l'autorité de l'État sur toute l'étendue du territoire national. l'État a le devoir de donner de l'eau, de l'électricité, de la sécurité, de l'alimentation et autres à sa population.
William Tshisekedi Rédacteur