RDC : Tentative d'évasion à la prison centrale de Makala, cacophonie autour du bilan et de la gestion de la crise


RDC : Tentative d'évasion à la prison centrale de Makala, cacophonie autour du bilan et de la gestion de la crise
Quelques heures après la tentative d'évasion des prisonniers du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), ex prison de Makala le lundi 2 septembre, le vice-ministre de la Justice, chargé du Contentieux international, Maître Samuel Mbemba qui est descendu sur place pour s'enquérir de la situation, a rapidement pointé du doigt, les magistrats en annonçant le bilan provisoire de deux morts.
Face à la presse, l'adjoint de Constant Mutamba a affirmé que ce drame aurait pour premiers responsables, les magistrats.
«Nous voulons dire que les premiers responsables de ceci, ce sont les magistrats qui envoient en prison même de simples suspects. En droit pénal congolais, la liberté est le principe, la détention est une exception. Ce qui veut dire que la prison est en principe faite pour les condamnés. J'annonce ici que dans les heures qui viennent le ministère de la Justice va prendre une circulaire interdisant l'envoi en prison de simples suspects», a déclaré le Vice ministre de la justice congolaise.
Et il ajoute :
«Vous voyez que nous faisons des efforts de désengorgement mais chaque jour, .Il y a des contingents, des véhicules qui arrivent et donc finalement, ça anéantit les efforts que le gouvernement fait pour qu'il y ait de la place dans la prison et que les gens vivent selon les conditions humaines en tant que prisonnier.»
De son côté, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka qui a convoqué, en son cabinet de travail, les membres du Gouvernement concernés par les questions de sécurité, défense et justice, afin de faire la lumière sur cette situation, a instruit le Vice-premier ministre en charge de l'intérieur a tenir une réunion d'urgence avec les acteurs concernés.
Face à la gravité de la situation, des instructions ont été données aux membres du Gouvernement afin de réunir tous les éléments et dresser un bilan de cet événement malheureux, tout en mettant de côté, le bilan provisoire du vice ministre de la justice.
A la suite de ces instructions de la Première Ministre, le Vice-premier Ministre en charge de l'Intérieur a présidé, lui aussi une réunion de crise avec les services concernés à l'issue de laquelle il a dressé un bilan provisoire de"129 morts, dont 24 par balles après sommation, et les autres victimes étaient décédées par bousculade ou étouffement. On dénombre également 59 blessés pris en charge par le Gouvernement, ainsi que quelques cas de femmes violées. Maître Jacquemin Shabani a également fait état des bâtiments administratifs, le greffe, l'infirmerie, et les dépôts de vivres qui ont été détruits par des incendies", annonce le patron de la territoriale.
Malgré ces avancées, plusieurs témoins pensent que le gouvernement congolais n'a pas révélé tous les chiffres. Des morts qui seraient sorties de la prison étaient au delà de 300. Un riverain a même signalé que plusieurs prisonniers sont sortis de leurs cellules et ont fui la prison. Les évadés sont encore nombreux sur terrain. L'état congolais qui pense gérer la situation, ne maîtrise pas trop cette crise, signale un Kinois.
Au sein du même gouvernement, deux bilans successifs se sont suivis. Celui du vice-ministre de la justice et celui du Vice-premier ministre de l'intérieur.
Mais des questions restent pendantes. Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on en arrive là ? Comment les autorités congolaises ne donnent pas le nombre des personnes évadées, aussi longtemps que les mûrs de la prison ont été détruits ? Toutes ces questions floues méritent une bonne réponse. Pendant ce temps, les responsables insistent toujours que les enquêtes se poursuivent pour éclairer l'opinion publique quant à ce.
Pour rappel, construite pour accueillir un effectif de 1500 personnes, la prison centrale de Makala compte à ces jours, pas moins de 12.000 prisonniers.
William tshisekedi