Situation sécuritaire : Le Rwanda cité nommément dans la guerre d'agression à l'Est de la RDC, selon le rapport des experts des Nations-Unies

1/13/2025

Situation sécuritaire : Le Rwanda cité nommément dans la guerre d'agression à l'Est de la RDC, selon le rapport des experts des Nations-Unies

Accusé de déstabilisation de l'Est de la RDC, le Rwanda de Paul Kagame accablé à nouveau par un autre un rapport d'experts des Nations-Unies.

L'implication du Rwanda dans la crise sécuritaire, au Congo Kinshasa n'est plus à démontrer. Au regard de plusieurs faits contenus dans différents rapports des experts de l'ONU. Le dernier rapport en date a été publié le mercredi 9 janvier 2025, par le groupe d'experts des Nations-Unies qui vient renforcer cette thèse.

En effet, il y est démontré noir sur blanc, l'implication directe des troupes rwandaises de Rwanda Défense Force, dans les opérations militaires du Mouvement du 23 mars (M23) et leur rôle clé dans le soutien stratégique et logistique de l'Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par l'ancien président de la commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa.

A en croire ce rapport, chaque unité du M23 est supervisée et soutenue sur le terrain par les forces spéciales de la RDF, qui assurent une coordination étroite des opérations.

Selon ce document, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais sont déployés dans les territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi dont ils assurent le contrôle.

En octobre 2024, ces forces ont également appuyé l'avancée du M23 dans le territoire de Walikale. Pour les experts Onusiens, sans l'assistance de l'armée rwandaise, qui a fait usage des opérations ciblées avec l'utilisation d'armes de haute technologie, la conquête de nouveaux territoires par le M23 n'aurait pas été possible. Toutefois, souligne ce rapport, le commandement militaire du M23 reste sous l'autorité de Sultani Makenga, qui continue de recevoir des ordres et un soutien logistique des RDF et des services de renseignement rwandais.

Bien que l'AFC et le M23 soient des entités distinctes, elles opèrent en coordination étroite.

Recrutement d'enfants

Par ailleurs, les experts onusiens relèvent des campagnes de recrutement que mènent la coalition AFC-M23 dans les territoires récemment conquis, notamment dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Ces activités, soulignent ils, incluent des réunions destinées à promouvoir leur coalition, recruter de nouveaux membres, surtout des enfants, et établir des administrations parallèles pour consolider leur contrôle sur les zones qu'ils occupent.

Sur terrain, les Forces armées de la République démocratique du Congo, qui ont le vent en poupe et appuyées par les patriotes volontaires dénommés « Wazalendo » ne jurent que par la reconquête de toutes les agglomérations occupées actuellement par la coalition M23- RDF – AFC. L'option a été rappelé, le mercredi 9 janvier, par le Président de la République, Félix Tshisekedi, en sa qualité de commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo lors de la réunion du Conseil Supérieur de la défense.

Ainsi, après la reprise de Masisi Centre, l'Armée régulière et les Wazalendo ont lancé une offensive contre territoire de Lubero. C'est ce qui justifie la reprise des combats dans les localités de Mambasa et Mathembe au Nord - Kivu.

L'on se rappellera il y a plus d'une semaine, l'Armée congolaise, avec leurs alliés avaient réussi à repousser les M23 de certaines positions avancées, dont celle de Mambasa, chef-lieu de la chefferie des Bamate.

Thomas Lubanga chez le M23

Toujours selon les experts des Nations-Unies,

Thomas Lubanga Makanika et le groupe armé Twiraneho sont désormais de nouveaux alliés du M23.

Cette révélation est contenue dans leur dernier rapport publié le mercredi 8 janvier 2025 sur la situation sécuritaire dans l'Est de la République démocratique du Congo. Il s'agit de Thomas Lubanga Dyilo, président de l'Union des patriotes congolais et le tout premier pensionnaire de la Cour Pénale Internationale accusé des crimes de guerre et crime contre l'humanité, qui est épinglé comme un autre acteur dans la déstabilisation de l'Est de la RDC.

Dans ce rapport, les experts des Nations-Unies accusent ce leader iturien d'avoir rejoint le groupe armé « Zaïre/ADCVI », un des groupes armés très actifs dans cette région qui, par sa facilitation, devient un allié de la coalition AFC -M23. Selon ces experts, Thomas Lubanga, accompagné d'Yves Khawa Panga Mandro, un autre chef milicien opérant en Ituri et également visé par des sanctions internationales, a joué un rôle important dans la mobilisation, le recrutement et la formation de milliers de combattants dans cette région.

Agissant comme « Autorité morale » du groupe Zaïre/ADCVI, l'ancien pensionnaire de la CPI aurait facilité des transferts d'armes, des formations dans des camps à Tchanzu au Nord– Kivu et en Ouganda, ainsi que le redéploiement des combattants pour des offensives contre les Forces armées de la RDC (FARDC). Et la rencontre entre Thomas Lubanga et Corneille Nangaa, un des leaders de la coalition AFC-M23 s'est déroulée à Kampala en Ouganda où il est installé et la ferme de Yves Khawa située en Ouganda a été identifié comme lieu de transit des combattants et des armes.

Ces activités incluent des formations militaires, dispensées par des instructeurs ougandais et rwandais, et l'organisation de mouvements logistiques à travers le lac Albert, soulignent les experts onusiens.

Les experts rapportent que Lubanga a envoyé des émissaires pour réconcilier différentes factions armées en Ituri, notamment le groupe MAPI et le Zaïre/ADCVI. Bien que le MAPI ait choisi de maintenir son indépendance, il a accepté de collaborer avec la coalition AFC-M23. Ce rapprochement a permis de structurer une stratégie offensive commune visant les FARDC et de coordonner des activités dans les territoires de Djugu, Mahagi et Aru.

Les Nations-Unies soulignent que cette mobilisation, facilitée par des réunions régulières en Ouganda et le soutien logistique des réseaux régionaux, constitue une menace majeure pour la stabilité de l'Ituri et du Nord-Kivu.

Le rapport met également en lumière le rôle d'Innocent Kaina, alias India Queen, un commandant influent du M23, qui collabore étroitement avec Lubanga depuis Kampala pour coordonner les activités des groupes armés. Interrogé par les experts des Nations unies, les autorités ougandaises ont nié être au courant des contacts entre Corneille Nangaa, Thomas Lubanga et Yves Khawa sur leurs sol.

Makanika et le groupe armé Twiraneho dans les bras de AFC- M23

Toujours dans le rapport des experts des Nations unies, l'on révèle une alliance de facto entre les groupes armés Twirwaneho et RED Tabara, soutenus par Kigali, et leur intégration comme supplétifs de la coalition AFC-M23 dans l'Est de la République démocratique du Congo. Cette collaboration marque une nouvelle escalade dans les conflits armés qui ravagent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Selon les experts Onusiens, les Twirwaneho, dirigés par Michel Rukunda, alias « Makanika », et RED Tabara, un groupe armé burundais qui bénéficient d'un soutien logistique et militaire du Rwanda, ont rejoint la coalition AFC-M23 pour mener des offensives coordonnées contre les Forces armées de la RDC. « Ces groupes agissent désormais comme des forces supplétives, renforçant les capacités militaires et stratégiques de l'AFC-M23 », précise le rapport.

William Tshisekedi